peinture d'un homme embrassant la main d'une femme
peinture d'un homme embrassant la main d'une femme

Aimer en vain

Laissez-moi vous raconter l’échec qu’est ma vie amoureuse, après avoir aimé deux fois la même personne, qui a, chaque fois, choisi de m’humilier.

Disclaimer : vu le seum bien présent dans cet article, j'en conclu que je suis en plein dans la phase du deuil qu’on appelle "la colère". Enfin… qu’est-ce que j’en sais ? Je suis pas psy. Juste une fille au cœur brisé.

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Publié le
2/6/25
Mis à jour le
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Comment perdre quelqu'un deux fois

1. Bravo tu as gagné

Vous savez, on vous dit souvent que si quelqu’un vous a fait du mal une première fois, il recommencera. Et vous pouvez vous mentir autant que vous le voulez. Vous pouvez essayer de vous convaincre tant bien que mal que cette personne a changé et ne recommencera pas, vous savez, au fond de vous, que si elle a pu vous blesser une fois, elle le refera sans hésiter si vous lui en donnez l’opportunité.

Je sais de quoi je parle. C’est ce qui m’est arrivé récemment.

Voyez-vous, il y a ce garçon dont je suis tombée amoureuse il y a maintenant presque deux ans. Je pourrais presque vous faire l’histoire clichée du coup de foudre : avant même qu’on se connaisse, j’étais attirée par lui. Et lorsqu’on a enfin pu faire connaissance, c’était comme une évidence pour moi. C’était lui. Et c’est comme ça que je suis tombée amoureuse de celui qui allait me briser le cœur deux fois.

La première fois, je l’ai déjà racontée ici : une rupture brutale, mais qui s’est faite sur une note d’amour, la certitude qu’il m’aimait encore malgré la séparation. Ça n’a pas rendu la chose plus simple, non, mais je savais qu’une part de moi résidait encore dans son cœur.

Mais pour ce deuxième crime qu’il a osé commettre, il ne s’est pas simplement contenté de me briser le cœur. Il a choisi d’en piétiner les morceaux.

Cette fois-ci, aucune place au doute : il ne m’aime plus. Peut-être pourrais-je entendre cela plus facilement s’il n’avait pas d’abord partagé ses doutes à tout son entourage, avant même d’essayer de régler les choses avec moi. Car plus que la trahison, c’est la lâcheté, et même la cruauté dans sa malhonnêteté, qui m’ont le plus heurtée.

Vous pouvez tenter d'argumenter autant que vous le souhaitez, mais pour moi, on ne se réveille pas du jour au lendemain en décidant qu’on n’aime plus une personne. Non, c'est bien pire, on se lève un jour en décidant qu’il est temps de la quitter sans lui laisser une chance de plaider sa cause et son amour. Après tout, cela rend la chose plus simple, non ? Détaché de tout sentiment, sûr de son choix, on fait alors face à une personne désemparée qui tente, malgré le choc, de faire entendre sa cause, en vain, bien sûr.

Ce garçon, voyez-vous, je l'ai aimé d’un amour sincère et doux.

Et c’est justement ça qui m’a été reproché.

2. Ce qu’on me reproche, c’est d’aimer

De toute l’histoire des idylles humaines, jamais je n’ai entendu quelqu’un dire qu’il n’aimait plus sa moitié parce qu’elle était trop douce, trop aimante. Et pourtant, ici, c'est le cas. 

D’autres raisons s’ajoutent à cette rupture, bien sûr. Mais le reproche de ma douceur a été le coup de grâce. Celui qui a détruit la jeune fille amoureuse que j’étais.

Après avoir grandi dans une maison où les cris et la colère étaient des membres à part entière de la famille, je m’étais juré, en grandissant, que jamais, au grand jamais, je ne lèverais la voix sur un être aimé.

Que jamais je ne le punirais pour ses choix, ni pour sa personne. Ma douceur, ma vulnérabilité, face aux personnes que j'ai choisi d'aimer ne sont pas signe de faiblesse mais bien un choix réfléchi et assumé. Il semblerait pourtant que, pour mon ancien amant, la colère et la rage auraient été préférables à un amour tendre et confortable. 

Je me suis donc remise en question.

J’ai pleuré.

Je n’ai pas mangé.

Puis j’ai réalisé que ma douceur, et ma capacité à aimer une personne pour ce qu’elle est, n’étaient en rien un problème. En revanche, la peur de l’autre, celle de réellement s’engager, de faire face à quelqu’un prêt à aimer pour de vrai et sans artifice, en est un. La peur de régler le problème à deux, et de préférer terminer la relation seul, également.

C’est une épidémie dans notre génération : L’amour ne dure qu’un temps, et ce temps se fait de plus en plus court. On consomme les corps, les cœurs, au péril de nos âmes laissées toujours un peu plus vides après chaque idylle. Car il est plus simple de fuir et de trouver quelqu’un qui se détruira avec nous, plutôt que de guérir avec quelqu’un prêt à nous aimer pour ce que nous sommes.

Et loin de moi l'idée de croire que j'étais unique, la seule, car je sais qu'il en trouvera une autre, prête à l'aimer. C'est même tout ce que je peux lui souhaiter. Mais une part de moi ne peut s'empêcher de regretter que cette autre n'ait pas pu être moi.

J’étais son refuge.

Il était ma tempête.

3. Je referme le chapitre de l’amour

Alors j’ai fait un choix. Si l’amour ne veut pas de moi, alors moi, je ne veux plus de lui.

Je refuse de m’oublier, de m’effacer, d’abandonner ma douceur pour un homme qui refuse de guérir sa noirceur. Il n’y aura ni soumission, ni volonté de charmer, ni même celle d’aimer. Car de mon cœur, il ne restera plus rien si je continue à en donner l’accès. L’amour de soi est bien plus beau que les mensonges, et que les espérances d’une danse éphémère dans les bras d’un homme qui ne vous aimera jamais vraiment. Un homme qui ne vous verra que comme un pansement à ses blessures.

Si l’amour est le but de la vie, alors autant que mon chemin s’arrête ici. Car il n’existe pour moi pas pire poison que les sentiments d’un autre qui envahissent votre être, quand les vôtres étaient purs.

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